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Fiches D'histoire Et Littérature

28 février 2009 6 28 /02 /février /2009 21:14

[ Voici un petit texte pour répondre au joli texte d'hier de Marc Lefrançois -qui nous a honoré de sa visite et d'un commentaire- et que je vous conseille d'aller lire, avant ou après... avant : vous aller me trouver dure ;  après : vous aller me trouver abominable... à vous de choisir... ]

 

Il fut un temps où, comme bien des adolescents, je marchais chewing-gum sur chewing-gum, croquait chips au bacon sur chips au bacon, sucait chupa chups sur chupa chups… à la récré, dans la rue, avant d’entrer en cours, après le cours…

 

Il fut un temps, où bien entendu, une copine avec laquelle je faisait les trajets pour me rendre au collège, - nous avons souvent, à cet instant de notre existence, une sorte de chaperon, qui nous tient lieu, non pas vraiment de modèle, mais qui exerce une sorte de fascination par les timides audaces prises telles l’achat d’un magazine spécial fille, l’organisation d’une soirée ou le passage en boucle de ce splendide chef d’œuvre du 7ème art dans lequel sont réunis deux grands poncifs : l’amour et la danse et où l’apprentissage de quelques pas de rock devient le lieu d’une émotion absoluement inoubliable – était parfaitement intéressée par les garçons.

 

Il est bien entendu, une ironie tragique de la vie adolescente qui consiste à faire qu'ine brusque mouvement de sympathie vous lie à quelqu’un d’assez opposé à ce que êtes (le fameux chaperon ! ) et ceci vous amène à vivre de façon distancée, comme par procuration, certains éléments de votre vie…

 

Ce midi-là, en rentrant, nous vîmes sur le trottoir d’en face le resplendissant L*** M***, dont le sourire aurait désarmé une armée de légionaires, si légionaires il y eût encore en France, et surtout dans ce pauvre petit quartier parisien…

 

Bien entendu, je suis lasse, déjà, dans le fond de mon esprit. Mais il faut jouer dûment notre rôle… Ou, comme le disait l’ami Montaigne « Mundus universus excercet histrionam ». Suis-je histrion, menteuse ou hypocrite ? Voilà que je n’ai pas ni le courage ni l’audace de laisser seule mon chaperon, qui –bien entendu- se réjouit à la seule idée de parler à un garçon…

 

Il est bien entendu, une ironie tragique de la vie d’adolescent, qui consiste à ce que ce que vous aimeriez que les autres puissent avoir le plaisir de reçevoir comme un don, c’est vous-même qui le recevez et devez en souffrir le fardeau et le subir…

 

Pourquoi donc, en ce jour, délaissant mon chaperon, le jeune garçon se tourne vers moi (qui joue, qui feint, n’oubliez pas, le ô, le ravissement, c’est vraiment « trop cool » (on a le vocabulaire pauvre du jeu et de son masque) de te rencontrer, ô quelle bonne surprise… Nous faisons les cent pas, dans la rue, discutant de ces pauvres et banales futilités qui ont tant d’attraits à un certain âge…

 

Mais je dois partir, vraiment, il est moins le quart, déjà, maman ne plaisante pas avec l’horaire du mercredi midi, surtout, je dois y aller…

 

L*** M***, triomphant, glisse alors sa main dans sa poche et me tend, à moi qui marche chewing-gum sur chewing-gum, croque chips au bacon sur chips au bacon, suce chupa chups sur chupa chups, un gros paquet de chewing-gum et me la tend rayonnant, puis s’en va…

 

Le malaise m’envahit ; car je n’aime pas être obligée et contrainte de reçevoir… Je voudrais refuser ce présent (outrageant, en plus, car ce n’est pas moi, qui, dans le fond ne croque des sucreries que par imitation et m’irrite en me rappellant que je rumine à longueur de journée, ce qui, finalement, n’est guère gracieux…). Il est des femmes qui haïssent les roses, et leur en offrir, alors que cela est chargé de belles et bonnes intentions ne peut que les blesser… Et puis, une double-panique m’envahit. Dans mon esprit romanesque, fort maladif, me vient la subite idée que ce grand sourire qui accompagne ce don ne peut renvoyer à quelque chose de gratuit…  Cherche-t-il a se débarasser de quelque chose ? Tout adolescent disposant d’une plaquette de chewing-gum non-entamée à midi me semble suspect, et j’en déduit que ce doit être de la drogue… Ou autre chose… Ou rien… Mais qu’en sais-je ? Et puis je ne veux pas me sentir redevable de quoique ce soit à ce type que je n’ai vu que deux fois auparavant… Accepter, est-ce métaphorique ou littéral ? Vais-je laisser penser que je ne suis pas la Chimène dure, solitaire et rebelle que je veux être à ce moment de mon existence ? Vais-je laisser ma liberté aliénée par une plaquette de chewing-gum ? Arrière, main masculine, qui veut donner pour prendre et prendre et encore prendre ma belle liberté de mon adolescence... Blême je suis, froide je reste...

 

Mon chaperon (intuition, ou mésinterprétation ?) ressent que je n’apprécie guère le présent. Mais, là où le pauvre esprit de l’artiste se replie dans les tourments baroques de chimères fantaisistes, il est des éléments du monde qui nous ramènent à l’action et à l’événements, et nous donnent ainsi la possibilité de finir nos nouvelles en beauté (le chaperon).

 

Jalousie, ô, mon Oenone, ou amitié ? Quel aiguillon te pousses, à me conseiller de jeter à terre, au caniveau, la malheureuse boîte ?

 

Je suis si mortifiée et en même temps si fière de vouloir montrer, dans toute ma hauteur que je ne suis pas prête à me pâmer devant cette ridicule attention, que pour garder ma dignité et faire éclater mon honneur, je m’empresse de la jeter.

 

La semaine d’après, en croisant, le mercredi midi, L*** M*** sur le trottoire d’en face, je lui adresse un signe de la main. Il nous regarde, passe rapidement, ouvre une grande porte rouge d’immeuble et s’engouffre dans le hall sans se retourner.

 

Gênée et étonnée, je regarde, interloquée, ma tragique confidente, qui hausse les épaules avec une moue de mépris, tandis que, là bas, dans le caniveau, devant la porte rouge, j’aperçois la petite boîte, qu’un coup de talon rageur à écrasée pour faire sortir sous le visage, sûrement rouge de rage de L*** la plaquette non-entamée…

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19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 21:04

Voici la fin de mes quelques conseils pour les futurs interviewés qui voudront apparaître dans tout l'éclat de leur magnifiscence intellectuelle...
Que dire et coment le dire... ?

1.) Un LIVRE, une chanson, un tableau, doit toujours ETRE VOUS-MEME. Ne dites jamais que vous avez réfléchi ou que vous avez laissé une distance entre vous et l'oeuvre, ou que vous avez réfléchi avant à la conception. Pour apparaitre GENIAL il faut surtout abolir toute considération intellectuelle ou formelle ou règles instituées...

2.) Multipliez les parenthèses. Les digressions donnent l'air particulièrement intelligent. Ex : on vous parle de quelque chose; répondez sur tout à fait autre chose et au moment où votre interlocuteur n'attend plus rien, donnez votre réponse en insistant sur l'importance de ce détour conceptuel ou anecdotique. Linguistiquement, il est également prouvé que les dicours sérieux procèdent par rectifications. Revenez donc sur les termes employés. Surtout, coupez les cheveux en 4... N'oubliez pas que la maîtrise de la langue ou de l'art (mais l'art est un langage) est VOTRE domaine !!

3.) Mieux encore ; Jouez-là Samuel Beckett : ne terminez pas vos phrase, privilégiez la suspension, le regard sera alors orienté par delà la scène médiatique (vous allumerez une cigarette à cet instant...). Vous devez toujours avoir l'air de réfléchir, même quand ce n'est pas le cas. Les termes absconds et vagues pourront jalonner votre dicours dans la perspecitve d'une approche poétique de la langue... L'interview sera démarche herméneutique ou ne sera pas...!!

4.) Lancez toujours que vous être en train de travailler sur un projet, mais sans jamais donner de précisions... Vous avez déjà BEAUCOUP d'IDEES, très PERSONNELLES mais vous souhaitez jouer sur la carte d'un ASPECT DEROUTANT de votre oeuvre, même si bien sûr vous pouvez rassurer VOS FIDELES LECTEURS, qui sont un VERITABLE SOUTIEN pour vous...

5.) Expliquez toujours que votre vocation artistique est EPUISANTE (on ne saura pas si c'est épuisement du fait des réceptions et interviews ou épuisement par le travail)...

6.) Renoncez à toute idée originale sur la littérature. Elle vous procure QUELQUE CHOSE DE MERVEILLEUX.

7.) Soyez très "préoccupé" ou "interpellé" par des problèmes de société. Soulignez toujours l'importance de votre contexte d'écriture. C'est UN ELEMENT DECISIF DE VOTRE DECISION D'ECRIRE QUI EST UN ACTE POLITIQUE A SOI SEUL, mais vous aurez la prudence de ne rejoindre aucun parti clairement... Cela sera DU POLITIQUE EN SOI, COMME LA LITTERATURE EST DE L'ART EN SOI (cette belle formule donnera de quoi réfléchir à votre interlocuteur pendant plusieurs jours....)

8.) Flattez le public contemporain. Peu vous importe le public quand vous ne serez plus, encore moins celui d'autrefois... Vous ne devez écrire QUE pour vos pairs... Surtout, ne vous avisez JAMAIS de dire que le public se trompe ou qu'il a mal compris votre oeuvre ou encore que son assentiment n'est pas la première chose que vous recherchez en écrivant...

9.) On a interprété votre livre et on vous demande de donner votre opinion ; deux cas se présentent :
a.) L'interprétation est faible : cassez les reins au critique si vous en avez une meilleure...
b.) Vous n'auriez pas pensé que l'on puisse interprêter votre oeuvre ainsi ; lire l'article vous a même donné envie de relire votre livre et vous y trouvez un intérêt que vous n'avez jamais eu en l'écrivant : gardez-vous de l'avouer. Préférer aborder le terrain de la lecture impressionniste et de la grandeur de votre talent qui, en effet, laisse place à une richesse d'interprêtations possibles, dans lesquelles chaque lecteur projette un peu de lui-même. Ainsi, vous AVEZ ETE FASCINE, QUAND VOUS ETIEZ ADOLESCENT PAR RIMBAUD ou LE SURREALISME ( ne dites pas Joseph de Maistre, Bernanos ou François Mauriac ! )

10.) Votre vie privée : n'hésitez pas à lâcher quelques vannes sur votre conjoint. Le mieux est de ne pas en parler ; comme vous êtes artiste, vous devez être libre pour la rencontre avec le public. Dans le cas de questions indiscrètes, vous pouvez dévoiler ou non ce qui selon vous pourra être relié à une compréhension attrayante de votre oeuvre...

11.) Vos rencontres : vous prvilégierez bien entendu deux types de rencontres les vraies et les fausses, ou plutôt; les vraies et les médiées. Vous ramenerez toujours ces rencontres à un amour et un éveil (toujours très précoce) pour les arts...

12.) Fascination : le terme doit être employé au moins 5 fois.

13.) Vous devez mettre en avant de petits travers permettant d'apparaître mystérieux ; ex : vous êtes superstitieux, vous êtes angoissé, vous avez des lubies... apparaître excentrique voire à la limite d'une folie raisonnable et contrôlée vous permettra une certaine liberté (restreinte, cependant, dans le cadre des codes et stéréotypes acceptables et acceptés aujourd'hui)...


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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 17:15

Retour d'une conférence de P. Jourde dont le thème était : A quoi sert la littérature et son enseignement ?

Dans le climat de grève actuelle, le débat a surtout consisté à justifier l'existence même de la littérature, paraît-il menacée...

Loin de moi l'idée de reprocher une volonté d'étoffement et de réflexion à un auteur que j'apprécie par ailleurs, surtout pour la verve avec laquelle il a "démoli" certains auteurs contemporains que je n'aime guère.

Cependant, quelques pistes de réflexion ouvertes m'ont laissée perplexe en dépit de mon amour pour la littérature. Car, ce n'est pas tout de dire que l'on aime lire ou écrire, il faut encore comprendre cet amour, ce qui nous plaît dans la littérature...
Et pour cela, il serait bon de couper, justement, ce type de débat de questionnements politiques. Puisque l'on prétend montrer qu'il y a d'autres dimensions que l'utilité, il faut aller plus loin et accepter une analyse lucide de la littérature, sans volonté idéologique, dans quelque sens que ce soit. La réflexion littéraire doit elle aussi se situer dans une sphère plus haute, avec de plus grandes idées.

Je livre donc ces quelques pistes ouvertes durant ce débat qui ne m'ont guère convaincue :

1.) LA LITTERATURE, CA SERT A S'HUMANISER. Comment comprendre ce terme ? Pour ma part, j'ai rencontré au cours de ma brève existence des gens parfaitement férus de littérature qui étaient d'une maladresse incomparable dans les rapports humains. Evidemment, tous ne sont pas ainsi. Mais justement. A ce que je sache, il n'est encore nulle étude sérieuse qui ait prouvé que les gens lettrés étaient plus humains que d'autres... L'histoire, comme nous le rappelait Paul Valéry jusitifie tout ; il y eu des gens de lettres emplis de suffisance et de pédanterie, emplis du mépris et de la morgue cynique que l'ironie et les figures de rhétoriques permettent de maitriser... 

2.) Remarque d'une intervenante : LA PENSEE C'EST CE QU'IL Y A DE PLUS DUR A APPRENDRE, APRES LA PRATIQUE, CA VIENT PLUS FACILEMENT... Il a fallu des années à mon grand-père, qui était maçon pour mettre au point la technique du glacage cimenté pour les marches d'escalier et je doute que même avec des années de littérature dans la poche je puisse un jour égaler le chef d'oeuvre technique qu'il a réalisé... je remarque au passage que la génération de mes grands-parents possédait une culture littéraire reposant sur les textes fondamentaux que les élèves connaissent de moins en moins...

3.) Beaucoup de remarques ont porté sur les GENS QUI VISSENT DES BOULONS, en expliquant qu'il ont le droit à la culture, comme tout le monde (à cause de l'affaire de la Princesse de Clèves). Parler ainsi est toujours ambigu, car même un individu qui a pour métier de visser des boulons et n'a pas forcément eu la chance de faire de la littérature peut :
a.) Avoir lu et apprécié des textes.
b.) Peut avoir en lui des qualités d'humanisation et de compréhension du monde.
c.) Peut avoir d'autres biais pour aborder la réalité selon un mode plus complexe et des expériences intimes.
La culture est un droit, en effet, et il est important que chacun puisse y accéder... Reste, selon moi, une série de problèmes :
a.) La "distinction" culturelle reste ; comment pense-t-on alors la barrière des concours...
b.) Si  l'on admet que la culture a pour but fondamental disons, d'humaniser, il faut admettre qu'il peut s'avérer ridicule d'évaluer (quoi, l'humanisation de l'individu ???)... Si gratuité il y a, qu'elle soit totale pour éviter de donner l'impression que, sous couvert d'un discours empli de bonnes intentions, on conserve encore distinctions et discriminations.
c.) La distinction peut être posée : la littérature n'est pas son enseignement. Celui-ci doit permettre aux élèves de la découvir, dans toutes la richesse de leur diversité et aussi, reconnaissons-le, de leurs intérêts. La littérature peut permettre de maitriser la langue et l'orthographe, qui  restent, en dépit de tout, des critères de sélection et de discrimination majeur. Mais, l'élan donné aux élèves doit pouvoir leur permettre d'aller rapidement aux textes par eux-mêmes...
d.) Il est cependant UTOPIQUE de penser que l'évolution de la société favorise la lecture ; nous sommes entrés dans une société virtuelle et de consommation; Il faut en tirer toutes les conséquences : vouloir enseigner la littérature c'est vouloir entrer en lutte avec tout, en avec certains penchants des élèves aux-mêmes; MSN a plus de succès que Stendhal auprès des jeunes adolescents et la lecture est de moins en moins envisagée comme un loisir.

4.)  QU'ENSEIGNE-T-ON ? Faisons le rapide calcul des textes littéraires reconnus étudiés durant ma scolarité de collégienne (stade après lesquel bien des enfants en difficultés abandonnent sans avoir jamais goûté aux beautés de la littérature et sans avoir aquis les clés principales de compréhension non plus...) :
- Molière, le Malade imaginaire (en 5ème)
- Camus, L'Etranger.
- Hugo, Claude Gueux.

J'ai beau chercher, je ne vois rien d'autre... En 4 ans, c'est un peu maigre comme initiation à la littérature ( sans histoire littéraire, en plus ! )...  Heureusement que la vraie vie, qu'est, en effet, la littérature, s'apprend avant tout dans les livres !


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17 février 2009 2 17 /02 /février /2009 20:13

II.) DES PETITS CONSEILS POUR EVITER DE TOUT GACHER :

a.) Evitez de boire du Perrier avant d'entrer en scène, de manger des épinards, de l'aïl, des flageolets ou du Roquefort...

b.) Dans le cas d'une réception, ne soyez jamais le premier à vous servir un toast !!

c.) Refusez par moments ce que l'on vous sert, poliment, avec un joli geste de tête (les femmes porteront des boucles d'oreilles à pendants massifs pour accentuer le mouvement) et le sourire, voire un léger rire, inimitable sur ce blog mais qui doit être une sorte de souffle distingué. Vous ne devez pas passer pour un pique-assiette et en aucun cas vous ne devez manger devant les autres (par expérience, je vous conseille personnellement de rester à côté de quelqu'un qui mange beaucoup plus que vous si vous voulez profiter du buffet en toute impunité... Votre appétit se remarquera moins...)

d.) Evitez au maximum d'avoir à vous lever et à vous rassoir, ce qui causerait des désagréments multiple, jupe froissée, contenu des poches renversé par terre etc.

e.) Maquillez-vous copieusement si vous êtes une femme : rouge à lèvre, fard à paupière, à joue, mascara, rimmel: vous devez jeter de la poudre aux yeux, alors mieux vaut partir avec une bonne dose au départ...

f.) Riez de vos maladresses ; si vous renversez le micro ou un verre plein : mettez en évidence votre aisance. SURTOUT : n'agissez pas ! faites mine de vous lever (votre position renversée fera que votre interlocuteur aura déjà eu le temps de se précipiter pour réparer vos dégats)... N'oubliez pas que le monde, pendant ces quelques minutes, vous appartient...

g.) Lorsque vous n'entendez pas ou ne comprenez pas la question, ne demandez surtout pas à votre interlocuteur de répéter : souriez MYSTERIEUSEMENT; prennez modèle sur le sourire de la Joconde... Ceci obligera votre interlocuteur, au mieux à reposer sa question en des termes plus clairs, au pire (ce qui est peut-être mieux) à souligner votre personnalité assez impénétrable...

h.) Comme tous le monde, vous avez sans doute un profil (pour ma part, c'est le 3/4 gauche) qui vous mettra physiquement en valeur. Veillez à toujours présenter ce côté quoi qu'il arrive... Vous vous serez au préalable copieusement étudié(e) dans une glace ou dans une série de glace disposées en quiconces pour le déterminer...

i.) Une blague du journaliste ne vous fait pas rire ? Plusieurs cas se présentent :

* Susceptible, vous considérez que votre dignité est remise en cause, ou que votre image risque d'en pâtir : attaquez à votre tour avec mordant... Le mieux est de pouvoir répliquer avec une référence culturelle qui vous replace dans votre rôle d'Artiste n'ayant affaire qu'aux pures essences de l'Art et qui ne s'abaisse pas à des considérations vulgaires...

* La blague est idiote, elle ne porte pas sur vous : ignorez-là superbement... Vous devez faire mine d'avoir un fil conducteur plus élevé.

* Dans tous les cas, refusez de vous laisser taper sur le ventre, vouvoyez votre interlocuteur, à moins qu'il ne s'agisse d'un ami (auquel cas, vous insisterez sur les potentialités que cette situation présente pour l'avancée dans la connaissance de votre oeuvre...), n'entrez pas dans la familiarité. Vous devez rester sympathique mais lointain, par mesure de précaution... trop en faire risque de vous voir subordonné(e) à l'intervieweur, ce qui serait un comble !!

j.) La blague vous semble drôle : un seul conseil : méfiez-vous !!!

 La prochaine fois QUE DIRE et COMMENT

 
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17 février 2009 2 17 /02 /février /2009 20:08

Voici, comme promis, et tant attendues par certains, les clés pour réussir une interview qui fera de vous un artiste dans le vent...

( Enquête et réflexion établies à partir d'un corpus d'interview radiophoniques, télévisée et entretiens...)

LES GRANDES REGLES DE L'INTERVIEW :

I.) L'ETAT D'ESPRIT.
a.) Souriez ; vous êtes filmée (ou photographiée) : n'oubliez pas que l'interview est un don que vous faites, alors faites-le avec le sourire Email Diamant...
b.) Soyez clément(e) : les gens qui vous interviewent n'ont pas forcément compris le génie de votre oeuvre. Certains n'ont peut-être même pas lu votre ouvrage ou vu votre film? Ne les écrasez donc pas par trop de détails. La bonne interview est celle qui va aborder le maximum de sujet pouvant intéresser votre interlocuteur ; renoncez donc à parler de ce qui vous tient à coeur et laissez-vous guider...
c.) Une certaine nonchalence peut être de mise, mais gardez toujours le contrôle... Vous ferez attention à votre gestuelle ; pour un littéraire, un bras négligemment jeté sur l'accoudoir d'un petit canapé rouge, le corps légèrement renversé et les jambes croisées sera du meilleur ton. N'hésitez pas à montrer que si vous maîtrisez votre production, vous détenez également une parfaite maîtrise de votre corps.
e.) Chaque milieu a ses codes, ses types ; n'hésitez surtout pas à mettre en valeur les « tics » présumés des artistes de votre milieu. Par exemple, le « Vous permettez ? » en allumant une cigarette dans un café du boulevard Saint Germain sera du meilleur goût et vous classera toujours du côté des futurs « monstres » ! Pour un musicien, il est impératif de pianoter nerveusement sur la table, ou de conserver un de vos gestes instrumentaux. N'oubliez pas que l'interwiew n'est pas là pour vous juger en tant qu'individu mais dans votre personnalité d'artiste... En tant qu'individu d'une espèce menacée, paraît-il, de disparition ! Alors, ne décevez pas !!

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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 23:03

Je n'aime pas trop la musique actuelle ou les chanteurs comme Pascal Obispo et Bénabar ou consort, qui tiennent trop souvent à mon goût, le haut des affiches...

J'en demande pardon d'avance à ceux que je vais blesser, voire, choquer... Ne lisez donc que si vous êtes déjà préparé psychologiquement. Mais je vais tenter de m'en expliquer.

 

 

Je commencerais par exclure de cette analyse tout ce qui peut, à mon humble avis leur porter préjudice par une recontextualisation trop méchante (avec de mes compositeurs favoris morts avant 1900) ou de cruels parallèles avec de vrais poètes géniaux ( Romain Didier, Bernard Lavillier..).

 

 

Une réflexion m'est venue depuis que mon oreille tente de percevoir le bruit de fond des supermarchés. Force m'est de constater, que, dotée, comme la plupart des gens le seront d'ici peu, d'une surdité précoce, je ne distingue qu'un fondu entre une partie de musique (guitare et batterie) et des voix (des choeurs) et une autre voix qui se distingue, pas assez nettement cependant pour que je puisse distinguer des particularités. Premier constat qui s'impose : ils chantent avec les lèvres et le fond de la cavité buccale, jamais avec leur gorge..

 

 

Cela n'est encore rien. Je ne parvient plus à identifier les premières notes du morceaux... Inculture musicale ? Mais je l'ai pourtant entendu cent fois depuis le début de la semaine et on dirait l'intro de ... !!

Le riff, implacable, s'abat. C'est sur cette première notion que j'aimerais m'attarder, en dépit de mes faibles connaissances musicales. Celles-ci ne me permettent certainement pas de transcrire le morceau. Cependant, je saisis qu'un accord (le même, avec des sons assez aigus et pointus) est répété dans une configuration qui doit donner après ceci : haut de manche / bas de manche / haut de manche avec des croches assez virulentes!! (je ne brosse la manche à personne!!) La répétition est vouée à créer le morceau. L'écart entre aigus et graves est pourtant minutieusement calculée, mais rapidement, mon esprit s'essouffle devant le côté monolithique du morceau...

 

 

Je tente alors de passer sur le manque du solo, pour m'intéresser à la voix du dit chanteur. Mais je constate que la musique lui sert d'arrière-fond, qu'il se trouve littéralement collé au fond sonore. Il n'a pas ce détachement par rapport à la mélodie. Il la suit, docilement. Comme si Proust avait renoncé aux parenthèses sous le prétexte qu'elles ne suivent pas la grammaire...

Le texte, alors, m'intéresse.

Mais là encore, je me heurte à une difficulté ; la majorité des textes, titres etc. des dits artistes contemporains se résument à représenter un rapport conflictuel avec la réalité qui peut se ramener à une typologie en 3 points (mon chiffre existentiel !) :

1.) Opposition directe et franche : type : Le monde est comme ci il devrait être comme ça. Il existe aussi des variantes : moi contre la terre entière, lui contre la terre entière, nous contre la terre entière etc.

2.) Inversion : type : c'est sûrement (j'ajoute l'adverbe car il est toujours remarquable de constater à quel point les doxas actuelles sont construites par ceux-là mêmes qui veulent les détruire et donc les présupposent !) comme ça que la société fonctionne : alors, dans un mouvement rebelle, je décide de jouer de l'inversion (tout y passe ; les sexes, les places sociales, les hiérarchies, les valeurs) car il s'agit de choquer (on se demande qui peut d'ailleurs encore être choqué, il est plus choquant aujourd'hui de conserver un ordre que peindre un prétendu désordre !). Le problème est que Beaumarchais faisait déjà la même chose, nihil novi sub sole !

3.) Autodérision, enfin : exemple type : Bénabar, à qui, dans un éclair fulgurant de lucidité, il n'échappe pas que sa chanson n'est pas si super que ça et qu?elle va en irriter plus d'un. Autrement dit, tourné avant tout vers Soi.

 

 

La question de ce conflit me semble importante lorsqu'il s'agit d'art. Car je comprends alors que mon absence totale d'émotion naît d'un rapport direct que l'oeuvre tente d'instaurer ! Car qui demande à l'art d'attaquer frontalement le réel ?

L'idée de conflit avec le monde n'est pas à évincer de la création et je pense en effet, qu'au fond de toute oeuvre, réside un conflit, que l'art exprime. Mais c'est par des moyens détournés, par un accès au réel qui se fait sur le mode du biais que l'entreprise artistique aboutit. Je suis d'accord avec Genet lorsqu'il dit que la poésie annule les conflits. La poésie, c'est à dire, toute sorte d'émotion artistique. Elle donne chair à l'oeuvre et au conflit au point que les trois types de conflits que j'ai évoqués précédemment, devraient être à peine imperceptible, ou du moins, se manifester sur un autre plan. Le conflit devrait se trouver noyer dans l'idée d'une production, plus vaste, plus belle, plus large, plus poétique en un mot, avec tout ce que cela comporte comme détours. L'oeuvre va du conflit à la poésie, non du réel au conflit.

Les tragédies de Racine se ramènent toutes à des conflits typologiquement définissables mais ce qui est fascinant, c'est la poésie qui se développe autour. Le conflit et son interprétation n'est pas le filtre par lequel le réel se donne à voir, mais plutôt celui par lequel le réel se reconstruit, dans ces infinies variations, jusqu'à ne même plus le donner à voir brutalement, mais sous un autre jour. Le conflit émerge, il n'est pas une grille de lecture ou de fabrication. Il est ce qui git intimement au coeur de l'oeuvre, ce qui disparaît et que la critique seule se doit de traduire en des termes plus clairs.

 

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